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Échecs des étudiants à l’université


iCore

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Bonjour,

J'aimerai aborder avec vous un problème soulevé par Pïerrot Dupuis dans son édito du 2 mai dernier intitulé "Échecs des étudiants à l’université : c’est tout le système qu’il faudrait changer"

Ici : https://www.zinfos974.com/▶️-Pierrot-Dupuy-Echecs-des-etudiants-a-l-universite -c-est-tout-le-systeme-qu-il-faudrait-changer_a139975.html

Les témoignages d'étudiants du forum actuellement à l'université de La Réunion sont bien entendu les bienvenus, mais pas que ceux là. Que vous soyez encore au collège, au lycée voire dans d'autres filières, parents d'enfants en âge d'être scolarisé ou même grand-parents, voilà un véritable problème dont il faudrait débattre.

Questions :

1 - Selon vous donne-t-on trop facilement le BAC ?

2 - Les cours à l'université sont-ils trop difficiles ?

3 - Est-ce le résultat des erreurs passées des ministres de l’Éducation Nationale ?

4 - Les parents d'élèves sont-ils aussi responsables ?

5 - Que faudrait-il faire ?

 

Qu'on aime ou qu'on aime pas le personnage, Pierrot Dupuis avance des vérités dans cet édito : nous avons à La Réunion un vrai problème d'éducation et si la situation de l'emploi aujourd'hui n'est pas rose on peut imaginer ce qu'elle sera demain avec tant d'étudiants qui sortent des filières d'études supérieures sans un diplôme en poche. Et sans rien savoir faire.

A mon sens l'origine du problème est à rechercher bien en amont, dans les classes primaires. Les enfants ne devraient en aucun cas sortir de CM2 s'ils ne savent pas écrire, lire et compter correctement. Dans le temps longtemps il y avait un examen dénommé Certificat d’Études Primaires qui sanctionnait ce cycle d'études et je peux affirmer ici que la plupart des bacheliers auraient du mal à le réussir aujourd'hui*, d'où la gravité de la situation. Croire qu'on peut se passer d'écrire sans faire de faute - ou alors très peu - est plus qu'une hérésie, c'est une monumentale connerie. Lire devrait être une seconde nature or je constate que la frange des 12 - 25 ans devient incapable (attention pas tous !) de lire plus de trois lignes. TROIS LIGNES !! Comment voulez-vous dans ces conditions avoir conscience de la nécessité de l'effort, condition sine qua non à la réussite ?

Bien sûr les parents doivent être derrière leurs enfants, mais comment font ceux qui n'ont pas fait d'études ou même parlent à peine le français ? Il y a des cas exceptionnels bien entendu, mais là j'évoque la majorité.

Le constat est sans appel : à La Réunion les étudiants à l'université ne sont que UN sur CINQ à passer en seconde année de licence ! C'est deux fois pire qu'en métropole et c'est une catastrophe.

 

* sérieusement et sans regarder sur internet, qui peut me dire ici ce qu'est un "oxymore" ? Voir le film "La guerre des boutons" quand le grand révise pour le certif...

Edited by iCore
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Dans "des cas exceptionnel" ne devrait t-il pas y avoir accord?

Un oxymore est à mon sens pas la base pour apprendre à lire et écrire correctement.

C'est comme le pléonasme, même si on connaît la règle on l'utilise par exemple dans la marche à pied est excellente pour la santé...

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Bonsoir, 

Sujet intéressant, je me permets d'apporter ma vision sur le sujet. Vision qui va vous sembler bien sombre mais qui reflète mon quotidien, en effet j'enseigne au collège depuis 20 ans dont 12 à la Réunion. 

Le collège est selon moi le maillon faible de l'éducation nationale et c'est pas prêt de changer ! 

Si vous saviez le nombre d'élèves qui voient leur moyenne s'effondrer entre la 6ème et la 3ème... 

Cette année c'est le pompon j'ai le "privilège" de bosser dans l'un des quartiers les plus sinistrés de l'île, c'est hallucinant ! 

J'ai des classes où la moitié des élèves ne différencient pas la gauche de la droite, le français j'en parle même pas. 

Ils sont incapables de se concentrer quelques minutes, ou d'essayer de donner le meilleur d'eux-mêmes. 

Ça s'amuse tout le temps, ça pense qu'à jouer à Fortnite, avoir des baskets et un téléphone, le reste ils s'en fichent royalement ! 

Bref une SEGPA géante qui n'en a pas le nom. 

J'ai commencé il y a 20 ans dans les quartiers de Seine-Saint-Denis et croyez moi là-bas ils avaient davantage d'ambition et la volonté de s'en sortir. 

Sur une moyenne de 24 élèves j'en ai facilement la moitié dont on ne tirera rien et qui sombreront dans la délinquance ou vivront aux crochets de la société. 

Sur cette même classe je dois avoir 4 ou 5 élèves "normaux", avec un niveau correct et un comportement positif. 

J'ai des débuts de solutions mais forcément pas politiquement corrects :

1) Réduire l'argent braguette pour ne plus les inciter à faire 7/8 gosses qu'ils laissent livrés à eux-mêmes. 

2) retirer les allocations aux élèves perturbateurs, au moins ils laisseront les autres bosser. 

3) Cesser cette connerie de classes hétérogènes censées tirer les nuls vers le haut ! CA NE MARCHE PAS ! Ça ne fait que tirer les moyens vers le bas et ça ralentit les bons. 

4) Revoir nos exigences d'adultes vers le haut et sévir en conséquence. 

5) rétablir le passage en CAP en fin de 5ème et extraire plus vite les jeunes inadaptés au système pour essayer de les intégrer au plus tôt dans la vie professionnelle. 

Désolé je suis peut-être HS alors que tu parles d'étudiant, de FAC mais je pense que le problème intervient beaucoup plus tôt. 

Et logiquement le niveau se répercute au lycée puis à la FAC. 

 

 

 

Edited by dicentim
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salut

je suis très inquiet car j'ai deux garçons au collège

pour moi le plus gros soucis c'est le manque d'ambition, de résultat et d'effort. on est dans une société et un système éducatif qui a pour but de niveler mais par le bas. on a créé un système où l'on doit être homogène, surtout ne pas stigmatiser, et différencier. pour cela on demande de moins en moins de connaissances, de travail, de responsabilité. les enfants ne sont même plus notés ils sont évalué et ont des couleurs.

en même temps c'est bien des qu'ils sont en âge de travailler, ils sont payés avec du vents et des arc en ciel, et finissent avec un gilet jaune.

résultat ceux qui peuvent finissent par aller dans des écoles privées, payer des cours particuliers à leurs enfants. on en arrive encore plus à de la ségrégation sociale.

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De mon temps on appelait ça l'entrée en sixième et fallait réussir l'examen pour aller au collège et ça n'existe plus . Maintenant les gamins passent de classe en classe sans rien maîtriser mais on fait comme si tout allait bien et ça crée des masses d’élèves avec un niveau proche de zéro . Le bac c'est pareil les sujets sont devenus très faciles par ce qu'il ne faut pas créer de l'échec mais l’échec se fera plus tard quand les choses vont se corser à l'université ou dans le monde professionnel . 

On n'exige plus d'efforts de nos gamins résultat ils n'en font pas et cela se poursuit jusqu'à l'âge adulte et ces adultes font des enfants dont ils n'exigent pas grand chose non plus et ça devient un cercle vicieux . 

Je travaille avec des adultes mais avant ça j'ai travaillé au collège et dans le primaire et ce sont les mêmes comportements qu'on relève : manque d'envie, manque de vision, manque de motivation, et surtout on veut tout de suite sans faire d'effort et faut que ça soit facile sinon on abandonne . Même avec les adultes j'ai beau leur expliquer que " No Pain No Gain " mais ça ne change rien à leur façon de voir les choses " je veux être bien payer sans me fatiguer " . 

Le problème dépasse largement le cadre des étudiants, c'est un problème de société.  Tous ces échecs trouvent leurs sources déjà à la maison au niveau de l'éducation puis ça continue en primaire, au collège, au lycée, l'université ......

Il faut responsabiliser les marmailles et leur faire comprendre qu'il faut bosser pour réussir mais d'un autre côté c'est pas évident pour eux à accepter quand ils voient des membres de leur famille avec des diplômes mais qui sont sans emploi et qui galèrent . Ils leur faut des modèles qui réussissent par le travail et peut être que là les mentalités changeront un peu. 

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Il y a 3 heures, boromkeurgui a dit :

Il leur faut des modèles qui réussissent par le travail et peut être que là les mentalités changeront un peu. 

Oui mais là on arrive à la troisième génération qui ne bosse pas, après leurs parents et leurs grand-parents... Ils ne voient jamais quelqu'un se lever la matin et trimer pour gagner sa croûte : forcément qu'ils vont reproduire le même schéma. Leur unique modèle hors de la famille c'est Kyllian Mbappe lol 😂 

En tout cas merci ça fait plaisir de voir que je ne suis pas le seul à constater qu'il y a un souci et de voir qu'on cible les mêmes causes. 

J'entends tellement de gens stigmatiser les enseignants comme si c'était de notre faute et qu'on était incompétents, et je vous passe les envieux style "Professèr nana l'arzent". 

Je viens d'une famille somme toute modeste (père ouvrier qui a fait les 3/8, mère au foyer) et je les remercie des valeurs qu'ils m'ont inculquées. De même mon meilleur ami a grandi sur un sol en terre battue à Salazie et est maintenant infirmier anesthésiste. 

L'important c'est le respect et la volonté, 2 valeurs de plus en plus rares chez les jeunes. 

Cette année je suis dans une situation que je n'ai jamais rencontrée auparavant : à savoir la majorité des élèves sont largués voire perturbent les autres. Et je ne les comprends simplement pas... 

Pourtant je me suis remis en question, j'ai préparé de nouvelles activités, fait des tutoriels vidéos sous-titrés pour cette génération élevée "à la vidéo". Dernière activité en date réaliser une application pour Smartphone Android, et bien non les 3/4 soit s'en fichent soit ne comprennent rien. 

Pour la première fois depuis 20 ans de carrière je suis allé voir mon médecin pour lui demander une semaine de repos car je devais irascible avec les élèves, leur parlant de plus en plus crûment tant j'étais révolté. 

Mode my life OFF :)

Edited by dicentim
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Bonjour débat sans fin sur l'éducation et les modes d'éducation.

Néanmoins l'argent braguette n'est pas un problème en soit puisque le taux de natalité en baisse est un problème de pays riche. On le voit très bien en France avec des taux de renouvellement de la population insuffisante.

C'est lorsque l'on ait dans la misère qu'on fait le plus d'enfant.

Mais bon c'est un autre débat et l'argent braguette a commencé sous Mitterrand en France soit bien que les 20 ans que j'ai vu.

Voici un lien qui parlait de la perversion du système en 2008

https://www.zinfos974.com/20-ans-apres-le-RMI-n-a-toujours-pas-mis-le-point-sur-le-i_a2167.html

Le plus gros problème à mon sens est d'imposer trop de matières à l'école primaire et oublier le ba ba de la langue et des mathématiques avec un peu d'histoire géographie.

On le sait tous le français n'est pas facile à appréhender et pourtant on rajoute l'anglais, le créole, l'allemand ou l'espagnol.

Comment alors maîtriser les bases si on les multiplient à l'infini...

Je me souviens que lorsque j'étais au collège il n'tait pas rare de voir des classes à 30, 35 élèves. Aujourd'hui si on arrive à 30 on parlent d'effectifs pléthoriques.

A mon époque pour un collège prévu pour 600 on était en surcapacité dès l'ouverture, aujourd'hui on ferme des classes et écoles primaires.

 

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Bonjour,

J'avais rédigé un commentaire il y a deux jours reprenant vos premiers posts pour vous remercier chaleureusement de votre participation. Malheureusement un bug idiot l'a fait disparaitre (mais c'est de ma faute). J'ai voulu corriger la faute dénoncée par EI974 alors que je n'avais pas envoyé mon commentaire, du coup il s'est envolé (on en fait tous, n'est-ce pas ?).

L'avis de Dicentim en tant qu'enseignant est bien entendu précieux car il est au coeur de la bataille, mais celui de tiboug comme père l'est tout autant. Quand à la remise en perspective sociétale par boromkeurgui de ces tares éducatives, elle est éclairante.

Des communautés qui réussiraient plus que d'autres Jojo ? Pas faux. Le confucianisme - "enseignement des lettrés" - chez les Chinois leur apportent le respect des anciens, le dogme de l'obéissance, l'élévation de soi par le savoir. De fait on peut tous constater que majoritairement ils réussissent dans leurs études et leur travail, ne font pas parler d'eux dans la rubrique faits divers.

Il y a les nantis qui payent les écoles privées, suivent ou font suivre les études de leurs enfants, les élèvent correctement, gardent un dialogue constant avec eux. Cependant sauf quand il faut payer ce n'est pas le seul privilège des nantis, toute famille peut élever ses enfants correctement. Encore faut-il savoir comment, avoir eu des exemples étant jeunes pour les reproduire, posséder soi-même un minimum de culture afin de pouvoir la transmettre et en premier lieu une philosophie de vie. Si on n'ouvre pas son âme on ne comprendra jamais le monde et on restera fermé, obtus.

Osons parler des zoreils. Il y a quelques mois des amis d'amis sont mutés ici, leur premier soucis aura été les écoles pour les enfants. Renseignements pris le niveau est en moyenne inférieur à la métropole, un constat dont les résultats brillants de quelques-uns de nos lycées ne réussiront pas à en adoucir le goût amer. Au sens plus large en sortant de ce cas précis, observons les réseaux sociaux utilisés par les enfants de (beaucoup de) zoreils. Regardez les profils des amis, leurs fréquentations, leurs intérêts communs, c'est très significatif de l'entre-soi. Ça n'a rien à voir avec une quelconque forme de racisme j'imagine, mais peut-être simplement que ces enfants sont informés dès leur plus jeune âge qu'ils ressembleront probablement à leur environnement plus tard, ce fameux deuxième cercle incontrôlable par les parents. A eux de choisir mais en connaissance de cause et rien d'autre que la discussion, l'ouverture de leur esprit, leur permettra d'en saisir toute l'importance. Ce n'est pas en leur mettant une calotte qu'ils comprendront mais en faisant appel à leur intelligence. C'est là un processus basique de construction mentale qui leur donnera des clés pour l'avenir (ce qui ne veut pas dire qu'ils réussiront tous loin de là, mais c'est un plus).

Savoir, d'abord, pour comprendre. Et de là, plus tard, pouvoir douter et ainsi se construire sainement. Car c'est aussi une des clés de ce sabordage éducatif local, il faut oser l'aborder sereinement : le refus total de la critique, de la remise en cause, nuit gravement à l'élévation des esprits en devenir. Si les parents ne supportent pas la moindre critique ils seront incapables de corriger leurs enfants à la moindre faute de français - si tant est qu'ils puissent le faire, depuis le temps que ça dure - ou d'un quelconque savoir. Je ne parle pas d'apprentissage manuel mais d'interactions sociales. C'est la frustration élevée en dogme, la tradition qui tue et qui donne les résultats que l'on connait. Combien de générations perdues faudra-t-il jeter aux oubliettes de l'Histoire pour que les Réunionnais fassent leur deuil de ce sentiment indicible d'infériorité vis à vis d'autres qui n'existent plus depuis des lustres ? Ces autres, grand propriétaires terriens, maitres, notables, désormais remplacés en nombre par des commerçants et des politiciens, ne sont plus que l'ombre de leur ombre mais cette ombre perdure. Pour combien de temps encore ? C'est cette base là qu'il convient de reconstruire pour aborder l'avenir sereinement. Et ça prendra du temps.

Edited by iCore
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Bonjour merci Icore pour ce plaidoyer. En te lisant j'arrive à comprendre et c''est le principal.

Les fautes de grammaire ou d'orthographe peuvent se glisser mais n'enlève en rien la qualité du discours. On est loin du langage en 140 caractères qui cachent parfois la misère humaine...

Dans le temps pour les journaux en papiers, des correcteurs passaient les journalistes pour les corrige. Aujourd'hui on pardonne moins aux journalistes leurs fautes lorsqu'ils écrivent sans filet... en faisant parfois trop confiance à leurs correcteurs orthographiques.

Tout va toujours plus vite et on nous demande de suivre sans parfois prendre le temps de comprendre...

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Il y a 10 heures, iCore a dit :

 

Des communautés qui réussiraient plus que d'autres Jojo ? Pas faux. Le confucianisme - "enseignement des lettrés" - chez les Chinois leur apportent le respect des anciens, le dogme de l'obéissance, l'élévation de soi par le savoir. De fait on peut tous constater que majoritairement ils réussissent dans leurs études et leur travail, ne font pas parler d'eux dans la rubrique faits divers. vient de reconstruire pour aborder l'avenir sereinement. Et ça prendra du temps.

HS:

Je ne parlais pas que des chinois,  mais aussi des zarabs, des zoreils, des malbars...

A des très rare exception, tu ne verras pas (proportionnellement):

un "chinois" faire le pitre en cours, un "zarab" en lycée professionnel, un "zoreil" avoir son bac sans mention, un "malbar" quitté le système scolaire à 16 ans et illettré...

un gamin zarab de13 ans dehors apres 18h ou voulant essayer l'effet l'alcool/l'artane ou des jeunes chinois en bande juste regarder ou participer aux émeutes et pilages.

C'est comme notre société.

Dans le btp qui est le chef d'équipe, l'architecte, le géometre, le carreleur, le maconnier.

Les tatis, les aides ménageres, les caisiers, celui avec un emploi vert...?

Le notaire, votre medecin généraliste, le commissaire au compte, le prof, le dentiste.... 

dans une meme entreprise, ceux qui touchent le smic, ceux qui touchent 3 fois le smic, ceux qui touchent 7fois le smic, on sait qui c'est.

Valerie Filain disait que dans la rue, les créoles venaient la voir pour dire qu'ils étaient fières d'elle parce que c'est une créole et qui a réussie.

Pourquoi ce dénigrement maladif, se sous estimé ainsi,  tout le monde peut réussir.

Je suis en train de catalogué, mais pourtant l'école représente notre société.

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Il y a 11 heures, Jojo a dit :

Je ne parlais pas que des chinois,  mais aussi des zarabs, des zoreils, des malbars...

Tu as donc arrêté ta lecture au premier paragraphe traitant de ce sujet dans mon commentaire ?

J'ai commencé à évoquer le cas des Chinois que nous connaissons tous et le confucianisme dans leur culture n'y est pas pour rien. Ensuite au tour des "nantis" (ceux qui ont) qui majoritairement vont se donner les moyens pour élever leurs enfants sachant que c'est primordial pour leur avenir. Et ça englobe tout un tas de communautés, le facteur commun étant les moyens financiers consacrés à cette éducation, directement ou indirectement. Il y a les écoles privées, payantes, et ça demande des moyens conséquents quand on a plusieurs enfants à élever (dans les 70€/mois/enfant dans le primaire il me semble) mais il n'y a pas que ça. Sauf parler des voyages linguistiques à l'autre bout du monde, les parents d'un élève qui entre en classe prépa HEC à Bellepierre devra débourser dans les mille euros de livres scolaires et qu'on ne trouve pas tous d'occasion (en tout cas pas les plus chers). Ensuite il y a la grande école à financer, 7 à 10 000 € l'année, plus le logement, la nourriture, etc. D'accord on est bien aidé ici mais il faut faire l'avance et 7000 euros à sortir d'un coup c'est loin d'être évident pour tout le monde. Mais l'étudiant sortira avec un master II qui devrait lui trouver un travail payé décemment (du moins en théorie). Maintenant imaginez le tableau avec DEUX enfants, comme l'exemple de notre ami plus haut, qui veulent faire une grande école de commerce. Vous multipliez le tout par deux. Je dis commerce comme j'aurais pu dire autre chose, au détail près quand même que bien souvent les écoles d'ingénieur les plus prestigieuses sont gratuites et même parfois rémunérées  (ex. Polytechnique).

On n'est bien entendu pas obligé de faire suivre ce genre de parcours à son ou ses enfants, loin de là. C'est même une des tares du système que de vouloir à tout prix mettre tous les marmailles dans la filière générale, pour un certain nombre d'entre-eux il vaudrait mieux privilégier une filière plus courte et plus professionnalisante comme l'apprentissage en CAP, BEP etc. On n'a pas besoin d'un master II pour faire plombier ou maçon, il faut juste connaitre le métier. Ça parait basique comme raisonnement mais si on y regarde de plus près on a l'impression que c'est une notion bien éloignée des responsables politiques locaux - les premiers employeurs de l'île - qui embauchent à tour de bras des incompétents quand des Réunionnais sans piston ont toutes les qualifications mais ne trouvent pas de travail.

> L'argent est donc un facteur déterminant - sans doute parce que quand on en a assez pour vivre bien on voudrait que ça perdure, c'est naturel - mais il n'est pas le seul sinon tous les enfants des gens un peu aisés seraient tous diplômes ce qui n'est pas le cas. La culture et les traditions jouent aussi une place prépondérante. Dicentim nous le rappelait, le respect se perd aujourd'hui et c'est vrai depuis des dizaines d'années, progressivement le rôle tutélaire du père et de la mère, invariablement au chômage, s'est évaporé et n'a plus joué le rôle d'exemple pour les enfants qu'il avait dans La Réunion plus rurale d'auparavant, moins développée économiquement et démographiquement. Ce n'est pas pour autant que je réfute ce développement, je dis que ce transfert de la cour à la case béton s'est fait sans mise à jour sociétale. C'est aussi un problème de la puissance publique qui n'a rien vu ou rien voulu voir venir.

Si on reprend l'exemple des réseaux sociaux que je citais plus haut et qu'on se promène dans les profils des jeunes des cités, on aura une toute autre image et je dirai même qu'on tombera de haut. Et c'est extrêmement grave. J'ai vu la photo de profil d'une jeune fille du Chaudron il y a quelques années qui disait avoir 15 ans, affalée dans le couloir de son immeuble à fumer un joint avant d'aller à l'école et qui s'en vantait ouvertement. Vous vous rendez compte de l'image que projette cette jeune fille sur son futur en sachant que sur Internet rien ne se perd ? Il ne s'agit pas que de moyens là, c'est à la portée de presque tout le monde de vérifier ça pour ses propres enfants - c'était public puisque je l'ai vu ! Eh bien non. Alors, pourquoi ? Des exemples comme ça on pourrait tous en citer des kyrielles, ce laisser-aller, ce laisser-faire ne construit en rien un esprit prêt à faire des efforts répétés pour s'instruire et respecter ceux qui ont le savoir et leur enseignent. Et donc ils ne le seront pas plus envers ceux qui se sont battus pour y arriver, l'idée générale étant d'être le plus médiocre du groupe, d'écrire le plus mal, de paraitre mais de ne surtout pas "être".

Je vous fais déjà des pavés et je ne voudrai pas qu'ils deviennent indigeste, alors je reviendrai plus tard. :)

 

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HS

Ok les chinois ont le confucianisme, les zarabs l'islam.

Les créoles sont majoritairement chrétiens, tres croyants ils doivent donc respecter leurs dogmes dans la vie de tous les jours, de ne pas pécher.

Mais il y a des ladilafait, la jalousie, les enfants hors mariage, les couples hors mariages (je trouve ça con, mais je respecte ceux qui y croient), la paresse...

J'entends pas Mgr Aubry condamner tout ça, sur le mode de vie mené par des créoles; il va perdre encore plus de fidèles je crois. :lol:

Lors de la 1ere communion ou de confirmation pleins d’enfants ils sont nombreux, c'est aussi une énorme fete  avec toute la famille, paradoxalement la musique est forte et l'alcool coule a flot, mais la semaine suivante, il y pratiquement aucun jeune à la messe du dimanche, tour de magie???

Les enfant suivent donc le catéchisme, ils apprennent aussi le respect des anciens; d'honorer ses parents, le pardon, d'aimer son prochain,  de ne pas commettre de vol, de faux témoignages, la convoitise...
Donc ils ont les bases à faire du bien, se comporter et de ne pas prendre le mauvais

chemin comme ferait un jeune chinois, un zarab ou un malbar.

Edited by Jojo
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Ok il ya des enfants qui sont plus "manuels" que "cérébrales".

Mais meme en suivant une filière professionnelle ou technologique, n'ayant pas peur des mots ils sont nuls, il n'y a qu'à voir les notes et le taux de réussites mais surtout les mentions au bac comparé à celui du général.

Et je dénigre pas les manuels, un plombier, un peintre, un mécanicien, un jardinier, un coiffeur, un styliste, un cuisinier, c'est un métier comme un autre et on gagne bien ou correctement sa vie.

Alors pourquoi il ya pas des bons, mauvais enseignement?

J'ai employé un carreleur pour refaire toutes les chambres de ma case, j'ai du attendre 8 mois avant les travaux.

Le gars etait surbooké, c'est celui qui a fait celui de mes grands-parents et parents, plus de 36 ans dans le métier.

Pourquoi je l'ai attendu, parce qu’il est excelle dans son domaine.

On a tous besoins de refaire des travaux dans sa caze, des gros travaux(ex refaire sa salle de bain) ou "simple" peindre une façade, mais va trouver des travailleurs pas gros doigts.

Et on les trouvent que par le bouche à oreille, de la famille ou connaissance.

Donc il ya la demande dans les 3 métiers que j'ai cité.

Edited by Jojo
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Merci pour ces deux commentaires intéressants Jojo.

1 - La religion.

Je ne sais pas si on porte le poids de l'Histoire dans ce pays majoritairement chrétien, contrairement aux familles chinoise, malbars et zarabes venues de loin commencer une autre vie quand chez eux ils étaient à la peine, si ce n'est à la misère. Ils avaient faim et ça change pas mal de choses. Si on remonte l'histoire de notre île, rappelons que quand Pierre Poivre a été nommé gouverneur des deux îles l'état de la population à Bourbon était effrayant, laminé par l’alcool et le délabrement des consciences à une époque où la religion était encore plus présente dans la gestion de la cité. Un tas de facteurs peuvent certainement expliquer cet état de fait notamment l'extrême éloignement de la métropole, mais si aujourd'hui nous vivons dans un "pays de cocagne" (même si nous faisons semblant de l'ignorer) on peut imaginer ce qu'il pouvait représenter au XVIII ou au XIXème siècle pour des gens qui crevaient littéralement de faim. Ça a certainement créé dans l'imaginaire collectif de ces populations un très fort sentiment d'obligation vitale de s'en sortir, de travailler dur pour y arriver. Un sentiment largement renforcé par des religions orientées vers l'effort et la solidarité, l'appartenance au groupe, le devoir de rester digne par rapport aux autres communautés. De leur côté les Européens découvraient les Lumières, la science qui remettait potentiellement en cause la religion. Localement le poids de l'esclavage - on laisse faire le travail par d'autres considérées comme des bêtes de somme sans les payer - n'incitait pas à l'effort. N'oublions pas que ce sont les colons de Bourbon qui ont demandé au roi de France de rétablir l'esclavage alors aboli, ce n'est pas rien. Je ne suis pas historien ni sociologue, mais je pense que ce terreau là n'est pas innocent à la construction mentale qui s'est peu à peu développée chez nous, corrélée à ce qu'il faut bien considérer comme un bienfait de civilisation - la départementalisation et le développement économique de l'île - a certainement contribué à la structuration de cette société d'assistance.

L'église catholique de Rome avait beaucoup à se faire pardonner sans qu'elle l'accepte, le fameux poids de l'Histoire, ce qui a conduit beaucoup plus tard à la séparation entre l'église et l’État en 1905. Elle a contribué à l'essor de l'esclavage, même indirectement en laissant faire (voir l'excellent téléfilm en deux parties "Les mariées de l'Isle Bourbon") et a donc en quelque sorte favorisé cette irresponsabilité vis vis du facteur travail, de l'effort dû à la communauté. Les avancées sociales plus récentes et l'explosion démographique génératrice de chômage de masse ont naturellement conforté les populations défavorisées, très nombreuses ici, issues de l'enracinement franco-africano-malgache initial, à se laisser vivre des subsides de l’État providence parce qu'elles n'avaient tout simplement pas d'autre choix. On parle beaucoup et de façon très démagogique des Enfants de la Creuse et force est de constater que certains aspects de cette affaire sont particulièrement horribles, mais il conviendrait aussi de dire avec la même vigueur que si ces enfants n'avaient pas été en quelque sorte "sauvés" de leur environnement familial incapable de les nourrir et encore moins de les élever, ils en seraient morts. Cette facette là nous ne voulons pas la voir ni en entendre parler, il faudrait pourtant qu'elle nous explose à la figure pour comprendre comment et pourquoi nous en sommes arrivés là aujourd'hui. Cette extrême pauvreté couplée à une explosion démographique galopante portait en elle des germes de révolution qui n'arriva jamais, sauf partiellement par des mouvements indépendantistes voués à l'échec.. Encore aujourd'hui aucun politique n'aura le courage de nous dire que jamais nous n'atteindrons le plein emploi et que le chômage de masse est durablement installé dans l'île, avec son inévitable cortège de transferts sociaux sans lesquels cette révolution exploserait pour de bon. C'est un stade de l'évolution et nous ne pouvons pas revenir en arrière : les mômes voient du Nike, les filles des mecs badass qui brillent par leur vide intérieur, le rêve est là à portée de main et il faut montrer au voisin qu'on en a plus. Parce que justement on n'a rien ou pas grand chose. D'où la frustration généralisée, le rejet des élites, de "ceux qui savent", de la vérité, de tous ceux qui d'après eux leur ont imposé un modèle qui en réalité n'a rien de réel. Mais pour eux, il l'est puisque ils le voient à la télé ou sur Internet, c'est donc que c'est vrai ! Nous vivons dans une société partiellement virtuelle où ces générations paumées ne peuvent plus enlever leur casque VR. C'est une drogue.

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Il ya tant de choses à dire.

Mais si je ne me trompe pas les 1ers migrants chinois, zarabs, malbars quand ils sont arrivés ici, pour fuir la guerre, pour avoir une vie meilleure, on leur a vendu du rêve,  ils se sont "fait bien avoir sur la marchandise", comme nos sri lankai...

Ils débarquent en terre inconnu, laissant famille, complètement paumé, changement de culture, aucun repère, pas d'argents, de logement, besoin quotidien.

En 20 ans, en partant de rien, ils se sont sortis, adaptés, il ya meme qui se sont construits un empire, les grandes familles de l’ile.

Ils ne savaient pas parler créole encore moins le français, culture différente, conversion de gré pour avoir les avantages ou de force au christianisme.

La 2eme génération allait à l'école de la république comme le petit créole en savate 2 doigts ou pieds nus.

Et la on est à la 4-5eme génération qui tracent leurs route.

 

Edited by Jojo
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La religion en tant que pilier, moral, philosophie de vie.

Entres les zarabs et les mahorais/comores, il ya une différence sur la réussite, comportement, mentalité de ces jeunes, pourtant les touts petits vont à l'école coranique, même enseignement, mais chemin différent au final.

J'ai parlé avec des anciens commerçants de st denis, dans les années 70, ils employaient des mahorais et ils étaient satisfaits.

Ils avaient une maitrise et élocution du français que bien de réunionnais de l'epoque, plus le cas de nos jeunes.

Edited by Jojo
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@El974

Il ya trop de langues.

mais le malgache, chinois, zarab, malbar, breton, corse, algérien... ils ont une langue supplémentaire, celle que je dirais pas maternelle, mais de leur ancêtre, appris pour la religion, service, chant, pour parler avec leurs "vieux".

Nou lé pas plus, nou lé pas rien, comme aime dire Ratenon.

Edited by Jojo
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Le 06/05/2019 à 19:55, Jojo a dit :

un "chinois" faire le pitre en cours, un "zarab" en lycée professionnel, un "zoreil" avoir son bac sans mention, un "malbar" quitté le système scolaire à 16 ans et illettré...

un gamin zarab de13 ans dehors apres 18h ou voulant essayer l'effet l'alcool/l'artane ou des jeunes chinois en bande juste regarder ou participer aux émeutes et pilages.

C'est comme notre société.

 

J'avais jamais vu ça comme ça mais c'est un peu vrai.

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On privilégie la filière générale, résultat on n'arrive pas à avoir des ouvriers pour faire des travaux à la maison. Attention je ne dis pas qu'il ne faut pas la mettre en avant cette filière afin de poursuivre des études supérieures, seulement il y a des gens qui se réaliseront avec un métier manuel et ça n'a rien de dévalorisant. Le problème c'est avant tout de bien travailler, d'être consciencieux et force est de constater que ce résultat n'est souvent pas atteint. La faute à qui ? A l'encadrement intermédiaire, notoirement insuffisant à La Réunion. Former des gens ce n'est seulement leur expliquer une technique, c'est aussi assurer le suivi de leur travail, leur faire refaire encore et encore pour qu'enfin ils comprennent qu'il n'y aura pas de salut sans un travail bien exécuté. Un Réunionnais manuel qui sait travailler aura toujours du travail, toujours. Qui le dit ici, qui le met en avant ? C'est quoi le problème, ça ressemble à de l'esclavage c'est ça ? Qui dans ce forum a eu à embaucher et former des gens pour des travaux manuels, pour construire quelque chose ?

Comment sinon comprendre qu'on ait fait venir un jour 150 Européens pour installer des panneaux solaires ici ? Un type, chef d'entreprise, a eu le marché de pose, mais il n'avait pas l'encadrement nécessaire et peut-être même qu'il s'en foutait. Alors il les a fait venir quitte à payer les billets d'avions et l'hébergement. C'est pas incroyable ça ? Voilà exactement à quoi nous sommes confronté. Comment voulez-vous dans ces conditions que les jeunes aient un quelconque respect pour leurs aînés, leurs enseignants, la classe politique, la vie en général ?

 

 

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Concernant le manuel : je forme pas mal de public des espaces verts, du btp etc ......mais le résultat est malheureusement un peu le même . Une partie essaye de s'en sortir et se décarcasse mais la majorité se limite au strict minimum et ceux qui veulent prouver qu'ils en veulent se font traiter de macro et de lèches bottes . J'ai récemment eu un groupe où les 3/4 n'avaient envie de rien mais 4 ou 5 motivés, ils ont fini par lâcher aussi et faire comme les autres de peur de se voir traiter de tous les noms .

La mentalité c'est  : Je ne vais pas bosser plus que les autres donc je m’assois, si y'en a un qui bosse alors que les autres sont assis bin c'est un macro . 

Ensuite beaucoup sont trés manuels et savent faire des tas de choses mais il leur manque le diplôme et cela exige de se former et le souci rencontré assez souvent c'est qu'une fois père de famille par exemple la plupart ne se voit pas aller en formation ce que je peux comprendre . Le problème est que sans qualification bin c'est dur de décrocher un poste et fixe en plus . Avant l'expérience suffisait pour décrocher un boulot mais vu le marché de l'emploi actuellement les patrons veulent des qualifiés et expérimentés . 

Aprés effectivement orienter les gamins vers les métiers manuels assez tôt pourquoi pas mais le souci c'est que ça crée de la main d'oeuvre gratuite pour pas mal d'artisans qui finalement profitent du système et n'embauchent jamais personne au final . Le gamin a fini son contrat en alternance on lui dit bye bye et on reprend un autre en alternance du coup on se retrouve avec quelqu'un qui est bien formé mais qui va galérer pour trouver du boulot . 

La solution est quelque part mais dur à trouver et ça devient problématique par ce que les jeunes quand ils voient ce que vivent leurs parents et leur aînés sont encore moins motivés pour faire quoi que ce soit à l'université ou dans le manuel . 

Edited by boromkeurgui
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C'est horrible ce que tu racontes boromkeurgui, traiter un gars de macro parce qu'il veut s'en sortir et bosse pour ça c'est du nihilisme et ça mène à la destruction. Il n'y a personne pour leur parler, leur expliquer ce que c'est la vie ? D'accord c'est le boulot des parents ça et depuis le début de cette discussion on peut être d'accord sur le fait qu'ils ont baissé les bras depuis longtemps. Cette réaction fait penser au genre de "concours" en vogue pour celui qui écrirait le plus mal sur les réseaux sociaux, parce qu'il ne faut pas sortir de la norme et vive le nivellement par le bas. Mais bon sang il s'agit d'une génération perdue et pour rien !

J'oscille entre sentiment de colère de ne pas avoir de gens qui soient là pour leur parler et le nécessaire coup de pied au cul qu'ils méritent. Il faut des exemples pour que les marmailles puisent se construire en dehors de leurs fantasmes de groupe qui les mènent à la ruine et au chômage. Mais où sont-ils ces exemples ? Le père dont c'est le rôle ? Lui est sans doute déjà perdu comme peut-être l'autre génération avant lui.

 

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@iCore Oui je suis d'accord face à cette situation on passe rapidement de l'incompréhension à l'exaspération puis à la colère.

Cette année plusieurs fois en classe j'ai interrompu le cours pour tenter d'expliquer la situation aux élèves :

Au tableau je prends 2 exemples (sans citer de nom) :

- un élève A qui s'amuse et ne fait rien pendant ses 4 ans de collège. Il s'amuse (et accessoirement fait chier les autres) 4 ans pour gâcher les 60 ans derrière. Car faut pas se leurrer un avenir radieux se prépare dès le collège. Il gâche son avenir et touche le RSA à partir de 25 ans. 

On prend la calculatrice et on calcule ses revenus jusqu'à la "retraite", de mémoire ça faisait 168 000€.

Certains élèves sourient en se disant que c'est une sacrée somme : je leur explique qu'il faut déduire la nourriture, le loyer, les loisirs, les vêtements... Sur près de 40 ans... 

On fait ensuite le calcul pour un élève B, pas forcément la "grosse tête" mais un élève serieux, qui fait de son mieux qui fera un BEP et qui finira mécanicien, pâtissier, coiffeuse, qui fera des heures avec un salaire de 1200€.

Là de mémoire on arrive à plus de 600 000€. 

Bon après le calcul est un peu faussé par les aides sociales qui equilibrent la balance mais ça j'évite de leur dire. :)

Si je peux en faire réagir 1 ou 2...

Mais souvent j'ai l'impression de pisser dans un violon. Et ils continuent à ricaner en se complaisant dans leur misère... 

Ah oui juste une petite précision concernant les communautés zoreils/créoles, y'a aussi des zoreils très nuls et très pénibles. Et à la limite j'ai envie de dire que ceux là sont encore plus pénibles que les créoles. 

J'ai bossé dans les 3 collèges de Saint-Leu, j'ai pu constater un super brassage créole / zoreils avec des échanges entre les élèves, chacun apportant ses spécificité culturelles à l'autre. Et ce peu importait le fait que les enfants venaient de familles zoreil, creole, aisées ou pas. 

Seul point commun : des parents responsables qui suivent leurs enfants et ont la volonté qu'ils réussissent. Pas compliqué non ? 

Là à Saint-Louis c'est pas la même chanson... 

 

 

Edited by dicentim
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